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Tête vide et ventre plein : Le mindless eating

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MANGER SANS ATTENTION...ATTENTION DANGER !

Nous pensons de bonne foi faire attention à ce que nous mangeons. Hélas ! Malgré tous nos efforts, la réflexion consciente et délibérée pèse de peu de poids dans nos comportements alimentaires…

Le pourcentage des personnes en surpoids ou obèses ne cesse d’augmenter. Qui plus est, de façon galopante. Aux États-Unis, par exemple, deux tiers de la population est trop gros. Et en France, 40 % des individus. De nombreuses personnes en surcharge pondérale voudraient maigrir, mais les régimes de tout poil s’avèrent souvent d’une consternante inefficacité.

Digérer la pub

Au sein de nos sociétés, le message dominant est qu’il faut gérer son alimentation, réguler ses envies. Tout indique néanmoins que nous sommes largement incapables d’y parvenir. Pourquoi ? Principalement en raison des influences sociales et environnementales qui orientent le comportement alimentaire. Car l’escalade vers le surpoids a été à ce point fulgurante qu’elle ne peut être attribuée à des facteurs exclusivement génétiques, mais plutôt à des facteurs extérieurs qui ont façonné de nouvelles habitudes alimentaires. Professeur de psychologie à l’université catholique de Louvain (UCL), en Belgique, Olivier Corneille s’est particulièrement intéressé à ces questions. Il insiste sur le concept de rationalité limitée, mettant ainsi en exergue le fait que les comportements que nous adoptons en matière alimentaire relèvent peu de la réflexion volontaire, consciente, délibérée. « Nous essayons généralement de procéder à de bons choix, mais l’environnement dans lequel nous baignons rend de plus en plus ardue la gestion rationnelle de notre alimentation. Ce que ne se privent pas d’exploiter les circuits de production. », explique-t-il.

Un élément essentiel qui influe de façon déterminante sur l’orientation (ou la dérive) de nos comportements de consommation de nourriture est évidemment l’omniprésence de la publicité pour les produits alimentaires. Aux États-Unis, 1,6 milliard de dollars y furent consacrés voici dix ans. La moitié des dépenses concernait des publicités télévisées. Or, 98 % d’entre elles vantaient les mérites de produits à forte teneur en sucre, en graisse ou en sel, c’est-à-dire ressortissant à la malbouffe. En outre, 89 % des annonces impliquaient une consommation dans des lieux inappropriés – dans la rue, au bureau, devant la télévision, etc. Ce n’est pas tout : les pubs associent le fait de manger à l’amusement, au bonheur, à la détente… Autrement dit, elles valorisent socialement la consommation d’aliments discutables.

Certains nutritionnistes estiment qu’il n’y a pas, en soi, de mauvaises denrées alimentaires. Mais voilà, les publicités prônent en quelque sorte une inversion de la pyramide alimentaire. La question est alors de savoir si elles sont efficaces. Malheureusement, oui : de nombreuses...

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Tête vide et ventre plein : Le mindless eating

Philippe Lambert

Le Cercle Psy  N°26 Automne 2017

Publié par Association GROS le jeu 05/10/2017 - 18:28