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DIETECOM, nous y étions !

Actualités du GROS

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DIETECOM 2011
JEUDI 24 MARS & VENDREDI 25 MARS 2011
Faculté de Médecine de Paris

Atelier: Ré-équilibrer l’alimentation des français

Pourquoi c’est important ? Olivier Coudron, professeur associé en pharmacologie clinique à l'université de Bourgogne et responsable de formation universitaire en nutrition.
Données de biochimie Michel Narce, Enseignant et chercheur, Directeur UFR, Responsable Equipe Recherche, responsable M2 Nutrition Santé à Université de Bourgogne
Comment on peut faire ? Gérard Apfeldorfer, psychiatre et psychothérapeute, Paris
Comment le faire en pratique ? Pierre WEILL, Ingénieur agronome et entrepreneur
Cet atelier est parrainé par BLEU-BLANC-COEUR.

Comment on peut faire ? Gérard Apfeldorfer, psychiatre et psychothérapeute, Paris

Pourquoi vouloir dire aux Français comment ils doivent manger, alors que tout être humain est naturellement équipé des systèmes de régulations qui le conduisent à manger de façon adéquate?
La motivation à manger est commandée par un double système. Le système faim-satiété est dépendant du noyau arqué hypothalamique. Les systèmes hédoniques, qui commandent l’attirance (incentive) sont complexes (système dopaminergique méso-limbique SDML, système des opioides endogènes SOE, système endocannabinoide, leptine).
Berridge a décrit le “wanting” (attente d’un plaisir futur, contrôlé par SDML) et le liking (modulation du plaisir par les sensations alimentaires perçues, contrôlé par SOE et système GABA/BZD). De leur côté, Cabanac avait décrit le rassasiement par alliesthésie négative, dans lequel la composante affective liée à l’aliment se modifie en fonction de l’état énergétique (des chémorécepteurs gastro-duodénaux transmettent les informations au cerveau par le nerf pneumogastrique) et B. Rolls avait décrit le rassasiement sensoriel spécifique où la composante affective liée à l’aliment se modifie par apprentissage.
Les appétits spécifiques traduisent un attrait pour un aliment spécifique, qui contient un ou des nutriments dont l’organisme a besoin. Ils supposent la mémorisation d’une flaveur liée aux effets post-ingestifs des aliments.
Ce qu’il est important de retenir: le plaisir à manger est une composante essentielle du système de régulation de la prise alimentaire et non un “plus”, une sorte de “cerise sur le gâteau”. En d’autres termes, la régulation de la prise alimentaire ne peut pas se faire correctement dès lors qu’on mange sans plaisir gustatif. On choisit ses aliments et on mange pour y trouver du plaisir, on s’arrête de manger parce qu’on est rassasié ET qu’on a trouvé ce plaisir.

Lorsque l’alimentation est normalement contrôlée, s’ensuit un perpétuel bricolage de l’organisme visant à satisfaire en priorité les besoins les plus urgents: besoins énergétiques, besoins en nutriments et micronutriments, faim de représentations, faim des autres, lutte contre stresses et états émotionnels.
Mais lorsque certains besoins l’emportent constamment sur les autres, l’alimentation cesse d’être correctement régulée.
Quels conseils peut-on donner ? Ils découlent de ce qui vient d’être dit:
1. Accepter son poids naturel; 2. Être à l’écoute de ses sensations et émotions alimentaires et faire confiance à ses mécanismes psychophysiologiques de régulation; 3. Choisir ses aliments en fonction de ses appétences physiologiques et psychoémotionnelles, des règles du partage; 4. Aider son cerveau à mémoriser la composition des aliments consommés en restreignant volontairement son répertoire alimentaire; 5. Prendre des repas dans un cadre rassurant et agréable, en disposant d’un temps suffisant, en dégustant, en partageant ses aliments ainsi que leurs représentations; 6. Manger quand on a une faim modérée; 7. Cesser de manger lors de sensations de rassasiement modérées; 8. Manger lentement en prêtant une attention soutenue au goût des aliments ingérés, afin de repérer la lassitude gustative pour un aliment donné; 9. Désobéir à tous ces préceptes chaque fois qu’on le désire.

Le respect des mécanismes psycho-physiologiques de régulation des prises alimentaires conduit à une alimentation diversifiée, équilibrée en quantité et en qualité.
Le mode alimentaire français traditionnel, centré sur le plaisir gustatif et la convivialité, est le meilleur garant de la bonne santé et d’un poids à l’équilibre.
Mais aussi, pour qu’il puisse en être ainsi, l’individu doit trouver dans son environnement des produits de qualité, tant sur le plan nutritionnel que sur le plan gustatif. Notons qu’en règle générale, les deux vont de paire: ce qui réussit à notre organisme apporte du plaisir, est bon au goût, et vice-versa.
Nous ne pouvons donc qu’encourager tout un chacun à faire confiance à ses papilles, qui l’aideront à se diriger vers les aliments qualitativement les meilleurs. Et nous ne pouvons aussi qu'encourager les producteurs à nous proposer des produits riches en nutriments de qualité, qui seront d'autant plus goûteux. N'est-ce pas l'intérêt de tous?
 

Publié par Association GROS le sam 26/03/2011 - 16:34